photo: Pierre Dury
Retour sur le SIDance Festival 2013
Le SIDance Festival existe depuis 16 ans. L'évènement a été fondé par Jong-ho Lee qui a été amené à la danse par la bande.
Journaliste de formation, Lee Jong-ho a découvert ce secteur en faisant des traductions de textes sur la danse pour le mensuel Chun. Ce travail l'amène à développer un intérêt pour cette discipline artistique un peu orpheline car au début des années 80, la critique de danse n'existe pas vraiment en Corée.
Son implication coincide avec l'émergence de nombreuses compagnies. En 1998, il crée SIDance, qui permet de réunir dans un même évènement, les créateurs locaux et les meilleures compagnies internationales.
Aujourd'hui le festival dure trois semaines et accueille une cinquantaine de compagnies de 16 pays. Il a commencé officiellement le 8 octobre avec la compagnie montréalaise Cas Public et se termine le 27 octobre.
VUS AU SIDance
Is She Coming ?
de Choe Sang-cheul
Choe Contemporary Dance Company, Corée
Dans cette chorégraphie, 7 danseurs représentent les différents états que l'humain ressent lorsqu'il attend quelqu'un: du qui-vive au fantasme en passant par le désespoir.
Les danseurs sont virtuoses dans l'exécution de cette gestuelle découpée au scalpel.
La scénographie participe à la beauté des tableaux.
Ce spectacle est vraiment imprégné de la culture asiatique ce qui ajoute un intérêt pour un spectateur nord-américain.
Une belle découverte !
Shortcuts
de Marcos Morau
La Veronal, Espagne
On dit du chorégraphe Marcos Morau qu'il est l'étoile montante de la danse européenne.
À SIDance, il a présenté 3 morceaux d'un spectacle inspiré de plusieurs villes à travers le monde.
On a vu Reykjavik, Moscou et Sienne.
Ces numéros sont interprétés par 5 danseuses ayant des gabarits très différents les unes des autres. Cela crée un premier défi à l'harmonie.
Deuxième choc: la gestuelle. Les danseuses s'enlacent et s'enchevêtrent dans une suite de mouvements désarticulés qui se terminent par des coups au corps ou des chutes au sol qui n'ont rien d'harmonieux.
Le propos d'ensemble, particulièrement dans Reykjavik et Moscou, distille un cynisme plutôt hermétique.
Chapeau aux danseuses de s'astreindre à cet exercice méticuleux mais ingrat.
Bref, un spectacle qui m'a laissé un grand sentiment d'incompréhension. Dans mes moments d'exaspération, je m'imaginais ce qu'a dû être l'effet du Sacre du Printemps de Nijinski à sa création en 1913.
Peut-être fallait-il voir le spectacle dans son ensemble avec toute la troupe.