photo: Pierre Dury
UN TRIO D'IMPACT
chronique disques
15-03-14
SERGE FIORI
GSIMUSIQUE
On a si longtemps attendu qu'on se sent un peu béat devant ce nouveau disque de Serge Fiori. A son écoute, en mode replay , on renoue avec des sentiments qu'on a ressentis il y a 40 ans lorsqu'on a découvert cette voix unique, ce son incomparable, cette poésie singulière. Si on est encore chamboulé par Fiori, c'est que la longue absence nous le ramène intact.
L'auteur-compositeur-interprète sait encore toucher nos cordes sensibles. Il est encore le meilleur pour chanter les tourments de l'âme. Il sait aussi se faire plus mordant. Peu de chansons ont été aussi cinglantes par rapport à la droite gouvernante à Ottawa, que Crampe au cerveau. Le monde est virtuel constitue aussi une lucide critique sociale.
A la coréalisation, Marc Pérusse a largement contribué à nous ramener le fondateur d'Harmonium dans toute son intégrité.
Enfin, Fiori n'est plus une légende urbaine.
Disques Audiogram
Gueule de métèque. Voix de stentor. Étoffe d'acteur.
David Giguère est un chanteur sans pareil. Son premier disque s'appelait Hisser haut. La barre était haute tant il était bon. Le deuxième nous amène aussi loin. Casablanca c'est une destination, le voyage intérieur d'un amoureux déconfit, un scénario élaboré avec son pote comédien Emmanuel Schwartz. La voix est toujours aussi prenante. Le sens de la mélodie encore plus efficace. On ne travaille pas avec Jonathan Dauphinais et Jean-Phi Goncalves sans que ça s'entende. On est dans l'écurie Moffatt, un sceau de qualité.
Un 38e disque pour Angèle Dubeau. Le plus personnel, cela va de soi. Elle nous joue les musiques qui l'ont accompagnée durant son combat contre le cancer du sein.
Ce n'est pas sombre, le disque s'appelle Blanc. Il y a dans son choix de pièces, qui va de Cat Stevens à Sakamoto en passant par Morricone et Brubeck, toute une palette d'émotions qu'on appelera le pouvoir de la musique.
Ça commence avec BioShock de Garry Schyman. Grave et dramatique comme un diagnostic de cancer. 13 pièces plus tard, ça se termine dans la célébration avec Woman de Shawn Philipps. Entre les deux, je vous mets au défi de ne pas avoir la vue embuée en écoutant Mario de François Dompierre ou Addio Monti d'Ennio Morricone.