photo: Pierre Dury
Gemma Bovery
12-11-14
Anne Fontaine récidive dans l’art de mettre en valeur les actrices.
Dans Adore, c’était Naomi Watts et Robin Wright, dans Coco avant Chanel, Audrey Tautou et dans La Fille de Monaco, Louise Bourgoin. Cette fois c’est Gemma Arterton qui devient Gemma Bovery dans le film du même nom.
Gemma Bovery a d’abord été un roman graphique (illustré). La dessinatrice britannique Posy Simmonds y imagine une jolie anglaise qui s’installe en Normandie avec son mari qu’elle trompera quand l’ennui commence à la gagner.
On est dans une transposition du roman Madame Bovary de Gustave Flaubert.
Au cinéma, l’histoire nous est racontée par le boulanger du village, nul autre que Fabrice Luchini. Son personnage, Martin Joubert, tombe sous le charme de Gemma dès qu’elle débarque dans son commerce.
Mais ce n’est pas avec lui que Gemma fera son mari cocu. Voilà qui rend le récit déjà moins prévisible et permet au Québécois Niels Schneider (Les amours imaginaires) de se faire valoir sous les traits du jeune et séduisant châtelain Hervé de Bressigny.
En fait, notre boulanger est un passionné du roman de Flaubert. Obnubilé par Emma Bovary, il va imaginer par avance ce qui va arriver à Gemma sa nouvelle voisine : l’ennui, le coup de foudre, les dettes et la mort violente.
Je vous laisse découvrir le déroulement de ces péripéties qui sont moins dramatiques qu’on peut imaginer. Il y a en effet de l’humour coquin dans cette histoire. Un choc des cultures aussi, entre british et français. Anne Fontaine est une sorte de Chabrol mais en moins sérieux.
Fabrice Luchini , qui en fait parfois trop, est parfait dans ce rôle. La magnifique Gemma Arterton rappelle une Isabelle Huppert jeune avec ses tâches de rousseur. Il y a un charmant accent en prime.
Ajoutons à toutes ces qualités, une bande sonore très efficace ainsi que les paysages bucoliques de la Normandie et vous avez une très bonne raison d’aller au cinéma.