photo: Pierre Dury
VOIR MIRON DE L'INTÉRIEUR
12-03-2014
Le projet du compositeur Gilles Bélanger de mettre en musique les mots de Gaston Miron, a puissamment contribué à faire connaître le recueil L'homme rapaillé.
Le documentaire Miron: un homme revenu d'en dehors du monde, qui prend l'affiche en fin de semaine, fait aussi entendre sa parole en nous démontrant en prime d'où elle vient, ce qui l'a fait éclore.
Le film de Simon Beaulieu n'est pas une biographie classique. C'est une oeuvre impressionniste tumultueuse bâtie sur les mots de Miron et qui ressemble à ses poèmes.
Tel un peintre, le réalisateur illustre brillamment les sentiments en bataille que le poète avait pour le Québec et son peuple.
Comme Miron qui a emprunté aux autres poètes, Simon Beaulieu va chercher ses images dans les archives du cinéma québécois.
Sa fresque est constituée d'extraits de films de Denys Arcand, Gilles Groulx et autres réalisateurs qui ont immortalisé le Québec rural, ouvrier, religieux ou en révolte.
Le dur labeur des fermiers aux champs ou celui des mineurs dans les galeries noires, la domination de l'Église, celle des Anglais, le folklore, les grands espaces, les manifestations pour le Québec français, la victoire du PQ en 1976 et l'échec du référendum.....tout ce qui a fait de Gaston Miron l'homme qu'il est et tout ce qu'il a nommé dans ses poèmes, défile sous nos yeux.
L'assemblage de ces images donne un caractère expérimental au film. Pour le spectateur c'est comme un tour en manège. On sort de la projection tout chamboulé.
L'exacte impression que j'avais eue après avoir rencontré Gaston Miron chez lui sur le boulevard Saint-Joseph le 3 mars 1994.