photo: Pierre Dury
Quand vient l'automne de François Ozon
19-01-2025
François Ozon a fait mon bonheur, son film Quand vient l’automne m’a offert un moment de cinéma comme je croyais qu’il n’en existe plus. Un film sobre, sans esbroufe, avec une distribution qui ne tente pas de nous épater à tout prix , juste être crédible.
L’histoire prend son temps pour se déployer. Ça adonne bien le personnage principal est une vieille femme qui vit seule avec ce que cela peut vouloir dire de temps à occuper (cuisiner, préparer la maisonnée pour la visite, jardiner, cueillir des champignons, voir son amie), et qui fait les choses lentement.
Je ne vous raconte pas ici la mince, mais tordue intrigue, car c’est justement l’intérêt du film : se laisser surprendre par le déroulement du récit.
L’actrice principale, Hélène Vincent, 81 ans, se révèle le plus grand atout de ce film. Quelle manière transcendante de représenter la vieillesse à l’écran. À la fois mamie toute à son petit fils, et mère qui essuie les reproches constants de sa fille, tout ça dans le but de faire triompher la bonté.
Josianne Balasko, 74 ans, son amie qui fume comme une cheminée, est attendrissante en mère aux prunes auprès d’un fils unique qu’elle soupçonne toujours d’être sur le bord de se mettre dans le pétrin.
À travers le petit train-train de cette vie en campagne (belle campagne de la Bourgogne), se dessine, disons-le, un soupçon de thriller, manière Chabrol, qui nous garde alerte jusqu’à la fin.
Pas un chef d’œuvre, mais certainement un film … réconfortant. Et tellement français!