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VOLLMOND de Pina Bausch

13-11-14

photo: Olivier Look

photo: Laurent Philippe

photo: Jochen Viehoff

Difficile de parler du travail de la chorégraphe Pina Bausch. Elle-même ne donnait pas beaucoup de clés pour expliquer son œuvre, préférant laisser aux spectateurs la liberté de donner le sens qu’ils voulaient  à ce qu’ils voyaient.

 

Aussi, on n’a pas eu souvent l’occasion de voir son travail. Il y a bien eu quelques films mais  c’est seulement la deuxième visite du Tanztheater Wuppertal  à Montréal en presque 30 ans et la compagnie existe depuis 1973. La première fois, c’était à l’occasion des Jeux olympiques de 1976 avec Le Sacre du printemps.

 

Wuppertal est une ville industrielle allemande située à l’est de Düsseldorf et au sud d’Essen.  Pina Bausch en a fait l’épicentre du grand tremblement terre qu’elle a causé dans le milieu de la danse au début des années 70.

 

Sur le site internet du Tanztheater Wuppertal, on rappelle qu’à ses débuts à Wuppertal, Pina Bausch avait eu l’audace de faire parler et chanter ses danseurs. De les faire rire et pleurer. Le modèle qu’elle a inventé, la danse-théâtre, a été aussi controversé que contagieux.

 

Tout ce détour pour dire que la présentation de Vollmond pendant quatre soirs à Montréal tient de l’événement. Pas un hasard, si c’est à guichets fermés.

 

Ce que donne à voir la compagnie de Pina Bausch est à la hauteur des attentes. Le spectacle, créé en 2006, est parfaitement rodé tant du point vue artistique que technique.

 

Il y a dans la diversité des physiques, des âges et des origines des douze danseurs, un grand atout pour servir un des objectifs de la chorégraphe qui est de faire de la scène un miroir de la vie. Que font les personnages dans ce décor lunaire? Ils s’étourdissent en solo, s’attirent, se repoussent, se comparent, courent à perdre haleine, sautent dans le vide, surnagent….Ça ressemble au ballet de la vie!

 

Je pensais que Pina Bausch c’était toujours grave et dramatique mais il y a aussi de la place pour l’humour ou l’ironie.

 

Vollmond reprend une idée qu’on a vue en 2004 dans Rain du Cirque Éloize : la pluie comme catalyseur chorégraphique. La trombe d’eau qui s’abat sur la scène du Théâtre Maisonneuve conjuguée aux mouvements des danseurs dans ce déluge procurent des moments de grande beauté et de totale frénésie.

 

Le spectacle est aussi marquant par sa musique qui emprunte entre autre à Amon Tobin, Cat Power, Tom Waits et l’irrésistible pièce Lillies of the Valley de Jun Miyake.

 

Pina Bausch est morte le 30 juin 2009. Son œuvre lui survit et c’est un privilège pour les 5 800 personnes qui iront voir Vollmond d’ici au 15 novembre de pouvoir enfin apprécier ici à Montréal le travail de cette figure marquante de la danse.

Le spectacle Vollmond du Tanztheater Wuppertal est présenté par Danse Danse

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